ΤΟ ΕΠΙΣΗΜΟ ΓΑΛΛΙΚΟ ΚΕΙΜΕΝΟ...
Le dimanche 26 février 2012
Je suppose que je suis un cas classique de plus, d’un grec qui a quitté son pays à la recherche de meilleures conditions de vie et perspectives d’évolution. Sans doute, superficiellement, je suis classifié même moi comme un grec de plus qui, en plein désespoir, est parti vers une destination quiconque, avec l’espoir que « là » il serait mieux. Néanmoins, sans avoir comme cible de prétendre que je suis quelque chose de différent, mon cas a des point spécifiques qui le rendent juste un peu plus original.
Tout d’abord, j’ai quitté mon pays, car depuis longtemps j’avais décidé de partir –et cette décision n’était pas du tout privée de destination. J’avais, dès le début, choisi la France, en la connaissant le plus clairement que possible pour un non-habitant de ce pays, donc par conséquent un observateur extérieur et évidemment par définition récepteur de l’image de ce pays, en dehors de ses frontières. Je croyais depuis toujours que la France pouvait bien me donner le sol pour m’enseigner, m’évoluer, créer et exister artistiquement [vu que l’art et heureusement ou pas mon métier], comme elle l’avait fait d’ailleurs toujours au cours de sa longue histoire : Paris était par excellence le refuge artistique, la cité qui abritait et nourrissait chaque artiste paria, exilé ou auto-exilé. Romantique ? Sans doute. Mais vrai.
Le temps est passé et j’ai quitté mes études en biologie sans en obtenir le diplôme –conséquence évidente- et je me suis installé à Athènes, pour que je m’occupe exclusivement de l’art. C’était là, en février 2010, où cette crise avait clairement éclaté. C’était là où les premières grandes protestations avaient commencé, même si elles étaient moins signifiantes comparées à celles qu’on voit actuellement, étant donnée la méfiance du grand public. C’était là où apparemment et sans honte la police, donc l’état, s’attaquait aux citoyens, nettement ou déguisée en « anarchiste » et c’était là où –discrètement- elle nous bloquait dans la station du métro la plus centrale, pour nous étouffer à notre insu avec des armes chimiques, qu’on appelait encore conventionnellement des « fumigènes et lacrymogènes ». C’était là, aussi, où j’ai vu à mes propres yeux une banque au centre-ville, au centre de ma ville, se brûler, attaquée par ces « anarchistes » et trois personnes se tuer [l’une d’entre elles une femme enceinte]. Et c’était exactement en ce moment-là, en retournant chez moi entouré de ma ville enflammée et amputée en ruines, que j’ai décidé que c’était l’heure pour moi de partir de mon pays natal.
Néanmoins, en raison de difficultés personnelles mais aussi « techniques », mon départ n’a pas eu lieu que le 25 septembre 2011 et après avoir été admis au département de l’histoire de l’art de Dijon. Enfin, j’avais la chance de faire des études qui m’intéressaient et vivre –et travailler, bien sûr- dans le pays que j’aimais tant ! Quant à l’argent dont j’avais besoin pour cette nouvelle démarche, j’ai emprunté un petit capital, vu que je savais de toute façon que les offres de travail en France étaient plus que nombreuses. Et moi, pour accélérer l’afflux d’argent dans mon budget, j’était franchement déterminé à exercer n’importe quel métier.
Et je suis venu. Et tout d’un coup, un visa et un permis de séjour m’ont été demandés, malgré le fait que mon pays reste un membre –des plus anciens- de l’Union Européenne et de la zone de l’Euro. Et on m’a demandé des justificatifs supplémentaires comme garantie
pour louer un appartement, parce que « vous voyez, votre pays n’est plus assez fiable » -pour reproduire fidèlement les paroles de l’employée de l’agence immobilière. Et j’ai commencé à envoyer des CV et des lettres de motivation –d’ailleurs, j’étais motivé !- à tout poste que je trouvais. Littéralement. Si j’ai envoyé des CV faux ? Bien sûr. Je n’ai jamais travaillé comme valet de chambre ou comme réceptionniste, mais je te rassure, je suis absolument apte à nettoyer et aménager une chambre et à utiliser des logiciels de réservations. J’ai juste besoin d’une formation extrêmement courte.
Les réponses s’attardaient, c’était normal. J’ai continué à envoyer des CV, mes choix se multipliaient : plongeur, employé au marché de légumes, vendeur de poissons et de charcuterie dans un supermarché, équipier polyvalent partout –honnêtement sans sous-estimant aucun de ces métiers.
Aucune réponse, sauf un appel pour un entretien par une entreprise de restauration rapide, qui –après avoir eu comme pivot la crise grecque et son impact à l’économie occidentale- s’est aboutit à une promesse d’embauche [on m’a même donné des directions pour trouver le bâtiment où je signerais mon contrat de durée indéterminée] qui, toutefois, ne s’est apparemment jamais réalisée. Sous la pression du temps et de mon constamment diminué et prêté budget, j’ai décidé d’augmenter les possibilités en recherchant du travail à Lyon. Après un grand nombre des CV, voilà un appel pour un entretien, pour un poste de vendeur en objets de décoration et meubles –à propos, non, mon CV pour les postes de vendeur n’est guère faux mais absolument franc. Alors, j’ai reçu des questions sur les raisons pour lesquelles je suis en France, comment est-il possible que je parle français et si j’ai de la famille ici. J’ai répondu franchement et bien entendu, je n’ai jamais reçu un appel pour passer un deuxième entretien. Etant données les questions qu’on m’a posé pendant ces entretiens, je me suis considéré comme récepteur d’une discrimination souterraine et subtile, mais les accusations n’ont plus aucune importance.
En essayant de sauvegarder mon budget, j’ai quitté Dijon. En conséquence, j’ai aussi quitté mes études –pour la seconde fois. Je me trouve actuellement dans le sud de la France, accueilli par des amis et en attente de réponse aux CV que je continue à envoyer. Les réponses, quand il en existe, continuent à être négatives.
Et moi, ayant absolument déconstruit le pays du « liberté, égalité, fraternité », je recherche quotidiennement sur quel point de cette planète je pourrai m’installer, pour que je puisse donner tout ce que j’ai à donner. Et c’est cela qui me ronge les entrailles, que je sais que je peux tout faire.
Raphaël, 25 ans.
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Le dimanche 26 février 2012
Je suppose que je suis un cas classique de plus, d’un grec qui a quitté son pays à la recherche de meilleures conditions de vie et perspectives d’évolution. Sans doute, superficiellement, je suis classifié même moi comme un grec de plus qui, en plein désespoir, est parti vers une destination quiconque, avec l’espoir que « là » il serait mieux. Néanmoins, sans avoir comme cible de prétendre que je suis quelque chose de différent, mon cas a des point spécifiques qui le rendent juste un peu plus original.
Tout d’abord, j’ai quitté mon pays, car depuis longtemps j’avais décidé de partir –et cette décision n’était pas du tout privée de destination. J’avais, dès le début, choisi la France, en la connaissant le plus clairement que possible pour un non-habitant de ce pays, donc par conséquent un observateur extérieur et évidemment par définition récepteur de l’image de ce pays, en dehors de ses frontières. Je croyais depuis toujours que la France pouvait bien me donner le sol pour m’enseigner, m’évoluer, créer et exister artistiquement [vu que l’art et heureusement ou pas mon métier], comme elle l’avait fait d’ailleurs toujours au cours de sa longue histoire : Paris était par excellence le refuge artistique, la cité qui abritait et nourrissait chaque artiste paria, exilé ou auto-exilé. Romantique ? Sans doute. Mais vrai.
Le temps est passé et j’ai quitté mes études en biologie sans en obtenir le diplôme –conséquence évidente- et je me suis installé à Athènes, pour que je m’occupe exclusivement de l’art. C’était là, en février 2010, où cette crise avait clairement éclaté. C’était là où les premières grandes protestations avaient commencé, même si elles étaient moins signifiantes comparées à celles qu’on voit actuellement, étant donnée la méfiance du grand public. C’était là où apparemment et sans honte la police, donc l’état, s’attaquait aux citoyens, nettement ou déguisée en « anarchiste » et c’était là où –discrètement- elle nous bloquait dans la station du métro la plus centrale, pour nous étouffer à notre insu avec des armes chimiques, qu’on appelait encore conventionnellement des « fumigènes et lacrymogènes ». C’était là, aussi, où j’ai vu à mes propres yeux une banque au centre-ville, au centre de ma ville, se brûler, attaquée par ces « anarchistes » et trois personnes se tuer [l’une d’entre elles une femme enceinte]. Et c’était exactement en ce moment-là, en retournant chez moi entouré de ma ville enflammée et amputée en ruines, que j’ai décidé que c’était l’heure pour moi de partir de mon pays natal.
Néanmoins, en raison de difficultés personnelles mais aussi « techniques », mon départ n’a pas eu lieu que le 25 septembre 2011 et après avoir été admis au département de l’histoire de l’art de Dijon. Enfin, j’avais la chance de faire des études qui m’intéressaient et vivre –et travailler, bien sûr- dans le pays que j’aimais tant ! Quant à l’argent dont j’avais besoin pour cette nouvelle démarche, j’ai emprunté un petit capital, vu que je savais de toute façon que les offres de travail en France étaient plus que nombreuses. Et moi, pour accélérer l’afflux d’argent dans mon budget, j’était franchement déterminé à exercer n’importe quel métier.
Et je suis venu. Et tout d’un coup, un visa et un permis de séjour m’ont été demandés, malgré le fait que mon pays reste un membre –des plus anciens- de l’Union Européenne et de la zone de l’Euro. Et on m’a demandé des justificatifs supplémentaires comme garantie
pour louer un appartement, parce que « vous voyez, votre pays n’est plus assez fiable » -pour reproduire fidèlement les paroles de l’employée de l’agence immobilière. Et j’ai commencé à envoyer des CV et des lettres de motivation –d’ailleurs, j’étais motivé !- à tout poste que je trouvais. Littéralement. Si j’ai envoyé des CV faux ? Bien sûr. Je n’ai jamais travaillé comme valet de chambre ou comme réceptionniste, mais je te rassure, je suis absolument apte à nettoyer et aménager une chambre et à utiliser des logiciels de réservations. J’ai juste besoin d’une formation extrêmement courte.
Les réponses s’attardaient, c’était normal. J’ai continué à envoyer des CV, mes choix se multipliaient : plongeur, employé au marché de légumes, vendeur de poissons et de charcuterie dans un supermarché, équipier polyvalent partout –honnêtement sans sous-estimant aucun de ces métiers.
Aucune réponse, sauf un appel pour un entretien par une entreprise de restauration rapide, qui –après avoir eu comme pivot la crise grecque et son impact à l’économie occidentale- s’est aboutit à une promesse d’embauche [on m’a même donné des directions pour trouver le bâtiment où je signerais mon contrat de durée indéterminée] qui, toutefois, ne s’est apparemment jamais réalisée. Sous la pression du temps et de mon constamment diminué et prêté budget, j’ai décidé d’augmenter les possibilités en recherchant du travail à Lyon. Après un grand nombre des CV, voilà un appel pour un entretien, pour un poste de vendeur en objets de décoration et meubles –à propos, non, mon CV pour les postes de vendeur n’est guère faux mais absolument franc. Alors, j’ai reçu des questions sur les raisons pour lesquelles je suis en France, comment est-il possible que je parle français et si j’ai de la famille ici. J’ai répondu franchement et bien entendu, je n’ai jamais reçu un appel pour passer un deuxième entretien. Etant données les questions qu’on m’a posé pendant ces entretiens, je me suis considéré comme récepteur d’une discrimination souterraine et subtile, mais les accusations n’ont plus aucune importance.
En essayant de sauvegarder mon budget, j’ai quitté Dijon. En conséquence, j’ai aussi quitté mes études –pour la seconde fois. Je me trouve actuellement dans le sud de la France, accueilli par des amis et en attente de réponse aux CV que je continue à envoyer. Les réponses, quand il en existe, continuent à être négatives.
Et moi, ayant absolument déconstruit le pays du « liberté, égalité, fraternité », je recherche quotidiennement sur quel point de cette planète je pourrai m’installer, pour que je puisse donner tout ce que j’ai à donner. Et c’est cela qui me ronge les entrailles, que je sais que je peux tout faire.
Raphaël, 25 ans.
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1 σχόλιο:
δεν περιμεναμε τιποτα καλυτερο απο τα ΜΜΑ-μεσα μαζικης αποβλακωσης
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